Après 3 saisons, 2 tentatives et 1 échec, je suis enfin venu à bout de l’ascension la plus mythique (et détestée) du monde. Entre le récit d’un rêve de gosse devenu réalité, une réflexion sur les limites humaines et un plaidoyer pour le respect des cultures locales, je vous raconte tout. Mais vraiment tout. Préparez-vous à lire le texte le plus personnel que j’aie publié à ce jour (et peut-être même le plus long).
L'Everest : Pourquoi ce géant tibétain fascine-t-il autant ?
Il m’arrive de penser que l’Everest a été créé pour défier ceux qui croient avoir tout vu en montagne. Ce n’est pas qu’une simple montagne blanche entre le Tibet et le Népal, c’est un véritable laboratoire de la condition humaine, là-haut où la portance de l’air est si faible que chaque décision peut coûter cher, que ce soit vos doigts ou votre ego (que l’on range dans le sac à dos !).

Qu’est-ce qui fascine autant ? Il y a autant de raisons que de marches d’échelles au camp III… Certains cherchent à accumuler des exploits pour LinkedIn, d’autres rêvent de marcher là où le mot « altitude » prend tout son sens (maux de tête sévères dès 7000 m, expérience vécue). Pour moi, c’est ce sentiment primal d’être réduit à peu de choses face à une montagne bien plus grande que nos petites stratégies humaines. Un jour, j’ai vu un médecin américain se faire une perfusion improvisée au camp II pour « analyser ses propres limites physiologiques »... Il s’est évanoui en expliquant la différence entre hypoxie chronique et fatigue classique – une scène peu commune !
« L’Everest, c’est bien plus qu’un sommet. C’est un crash-test permanent pour tous ceux qui croient pouvoir dompter la nature avec trois gadgets high-tech et des certif’ médicales. »
Bref, revenons à nos bouquetins : la fascination ne vient pas que du sommet. Elle vient surtout du fait que chacun y trouve son Everest personnel — portance mentale ou physique — même si certains n’y voient qu’un selfie sur l’arête sommitale. Fichez-moi ça dans votre to-do avant la prochaine chute de neige : demandez-vous pourquoi VOUS voudriez vraiment y aller.
Un peu d'histoire pour commencer : qui a dompté le toit du monde en premier ?
Bon alors, petit rappel pour ceux qui ont raté les 70 dernières années… Le 29 mai 1953, Edmund Hillary (un kiwi longiligne) et Tenzing Norgay (le vrai maître sherpa) ont posé leurs guêtres tout en haut du Chomolungma – ou Sagarmatha si vous préférez la version locale. Mais franchement, avant eux ? Il y avait déjà eu du passage sérieux : George Mallory (celui du fameux « because it’s there »), George Everest (celui qui n’a JAMAIS mis les pieds sur son sommet éponyme…) et toute une ribambelle d’acharnés britanniques obsédés de cartes et d’altimètres.
Ce duo mythique de 1953 a réussi là où tant d’autres avaient calanché ou gelé dur. À l’époque, pas question de cordes fixes posées par des agences commerciales : ils avançaient avec du matos qui ferait sourire aujourd’hui n’importe quel randonneur sorti du Vieux Campeur. Petite anecdote bizarre : Tenzing Norgay transportait dans sa poche quelques bonbons offerts par sa fille – superstition ou stratégie anti-hypoglycémie ? Les deux !
Aujourd’hui encore, chaque ascension s’inscrit dans cette histoire collective. Croyez-moi sur parole : sans ces pionniers complètement barrés mais visionnaires, on ne serait toujours qu’au stade des fantasmes coloniaux autour d’épaisses cartes papier.
Retour sur l'histoire de l'alpinisme et ses pionniers
Ascension Everest : La préparation, le nerf de la guerre (et du portefeuille)
Il ne faut pas croire que l’on peut gravir l’Everest comme on cueille des champignons, sous peine de finir gelé ou ruiné avant même d’avoir vu un sérac. Avant la prochaine chute de neige, gardez en tête que pour approcher la zone de la mort, chaque détail doit être préparé minutieusement.
Quand partir pour l'Everest ? La fameuse fenêtre météo et les saisons idéales
La fenêtre météo printanière d’avril à fin mai, c’est LE créneau. Pas parce que c’est à la mode, mais parce que le vent (le jet stream) daigne alors lever le pied et les températures restent à un niveau où vos doigts ont encore une petite chance de survivre. L’automne, c’est possible mais beaucoup moins populaire : météo instable, neige fraîche abondante et surtout, des fenêtres de beau temps plus courtes (parfois, il n’y en a pas du tout…).
C’est pas en restant au parking qu’on verra les chamois : une vraie préparation commence par comprendre ces subtilités climatologiques sous peine de revenir avec pour seule victoire un aller simple chez le médecin.
Combien de temps dure une expédition ? Prévoyez plus que pour un week-end prolongé !
Oubliez les chronos à la Kilian Jornet (7 jours… oui, mais 99% des humains mettront 6 à 10 semaines). Deux mois, voilà ce qu’il faut bloquer sur votre agenda. Et encore, sans compter les séances psy après coup !
- Voyage et trek jusqu’au camp de base : 7 à 12 jours (selon acclimatation)
- Acclimatation progressive autour du camp : 15 à 25 jours (en allers-retours au-dessus du C1/C2)
- Montage des camps d’altitude : 10 à 15 jours (rotations logistiques avec porteurs/sherpas)
- Fenêtre sommet/tentative finale & retour : 5 à 8 jours maximum si tout va bien (sinon ça s’éternise…)
- Retour – Décompression et réparations diverses : quelques jours mini (vos pieds vous diront merci)
Bref : préparez-vous mentalement à vivre dans un duvet humide et à manger du riz fade pendant plus longtemps qu’une cure détox !
Le budget : car oui, le sommet se mérite aussi financièrement (et ça pique !)
Soyons crus : vouloir gravir l’Everest sans budget solide revient à tenter l’ascension en tongs. Les tarifs oscillent entre 30 000 $ et plus de 100 000 $ USD selon votre appétit pour le confort ou l’aventure roots – agences low-cost ou expérience VIP. Ces sommes couvrent généralement : permis gouvernemental (+/-15k), Sherpas/guides (+/-20k), logistique/nourriture/oxygène (+/-25k), matériel individuel (+/-10k). Et non, la médaille « j’y étais » n’est pas fournie.
Prestation | Agence Low-Cost | Agence Premium |
---|---|---|
Permis d’ascension | inclus | inclus |
Sherpa/Guide | variable | équipe dédiée |
Oxygène supplémentaire | limité | illimité |
Tente individuelle | parfois partagé | toujours solo |
Nourriture | basique | chef cuistot |
Prix total estimé | ~30–45k € | ~70–100k+ € |
Si vous pensez que ce n’est « que » le prix du rêve… réfléchissez deux fois avant d’engager votre maison sur cette folie !
Préparation physique et mentale : le corps et l’esprit, les deuxièmes outils indispensables

Grimper l’Everest n’a rien d’une promenade dominicale autour du lac Léman. Il faut bosser son endurance cardio jusqu’à pouvoir discuter politique après cinq heures de montée avec sac chargé façon mulet. Musculation ciblée (cuisses/bas du dos/épaules), travail technique sur cordes fixes en conditions réelles — tout est bon pour forger une carcasse qui encaissera fatigue + froid + altitude. Mais là où beaucoup se plantent ? Côté mental ! Il faut apprendre à gérer la peur rationnelle (« mon doigt devient bleu ? »), savoir renoncer quand il faut (« allez hop, on range l’ego dans le sac à dos »), supporter la promiscuité avec des inconnus sous tente après douze jours sans douche… Bref : si vous restez zen coincés trois heures sous une tempête en imaginant votre assurance-vie, c’est déjà gagné.
Petit souvenir personnel — lors de mon premier stage intensif en hypoxie simulée, j’ai failli vomir sur le coach rien qu’en montant deux étages d’escalier casque sur la tête… Comme quoi personne ne part vainqueur !
L'équipement : ne négligez rien, du piolet aux chaussettes (surtout les chaussettes!)
Là-haut, chaque objet compte triple — un simple oubli peut coûter cher en doigts ou en moral. Investissez dans du matos testé VRAIMENT en conditions extrêmes :
- Doudoune grand froid type expédition longue (-40°C minimum)
- Chaussures haute altitude rigides + surbottes,
- Crampons acier dernière génération,
- Piolet technique léger mais fiable,
- Baudrier renforcé + longe absorbeur,
- Cordes statiques/dynamiques adaptées,
- Sacs couchages -35°C ultra-compressibles,
- Bivouac autoportant anti-tempête,
- Système hydratation isolé antigel,
- Lampe frontale puissante (+ batteries lithium!),
- Gants/moufles multiples couches,
- Masque/lunettes glacier catégorie max,
- Et… chaussettes techniques laine/synthé multi-paires (oublier = ampoules = calvaire assuré).
« L’équipement n’est jamais accessoire sur ce genre d’expéditions ; c’est lui qui sépare ceux qui redescendent entiers de ceux qui rentrent par la petite porte – ou avec moins d’orteils… »
Les itinéraires pour conquérir l'Everest : Sud vs Nord, le match des titans
Si l’Everest était une salle de concert, la voie Sud serait la fosse en plein pogo, tandis que la voie Nord serait le balcon réservé aux plus téméraires qui supportent mal la foule… et préfèrent le froid. Chaque voie a ses adeptes (et ses survivants), mais aucune ne propose un chemin facile. Voici une analyse sans filtre.
La voie Sud (Népal) : l'itinéraire le plus populaire (et ses fameux embouteillages)
La voie Sud, c’est le grand classique — départ du Népal, du côté du Sagarmatha sacré. On atterrit à Lukla (aéroport où même les pilotes serrent les dents), puis cap sur le légendaire camp de base du Khumbu (5 364 m) après une remontée du Solukhumbu — paradis pour trekkeurs et alpinistes endurcis. Le parcours serpente à travers des villages sherpas, longeant des ponts suspendus qui vous font réviser votre confiance dans les câbles tibétains avant même de voir la neige.
Ensuite ? Direction la mythique cascade de glace du Khumbu : labyrinthe mouvant, crevasses affamées et séracs délirants — on passe ou on casse, selon l’humeur matinale des glaces. Puis, place au Western Cwm (« vallée occidentale » pour les intimes) dont la fournaise solaire peut faire fondre votre moral aussi vite que vos crampons. On remonte ensuite vers le col Sud (South Col), en flirtant avec le Lhotse — et pour finir : l’épreuve ultime du Hillary Step ou de la Yellow Band, lieux d’embouteillages mémorables où même l’élite finit à attendre son tour comme à la préfecture !

Le paysage ? Démentiel. Mais attention : cette "facilité" relative attire des cohortes (parfois peu formées…), d’où saturation et gestion chaotique lors des rares fenêtres météo. Pour se cultiver ou rêver randonnée moins verticale : Le Khumbu, trekking au paradis
La voie Nord (Tibet) : plus sauvage, mais pas forcément plus simple
Si vous préférez jouer dans la catégorie "expéditions rugueuses", cap sur la face Nord depuis le Tibet, région que les locaux appellent Qomolangma ou Chomolungma. Accès par le camp de base de Rongbuk (vers 5 150 m), décor lunaire sous contrôle chinois où bureaucratie et vent s’associent pour tester votre patience.
Ici, place à une ambiance plus austère : progression vers un camp avancé éprouvant puis attaque frontale sur la crête Nord – vent glacial garanti ! Ce versant est réputé pour ses conditions plus sèches mais aussi bien plus exposées aux bourrasques et au froid polaire ; altitude moyenne supérieure côté tibétain oblige.
Anecdote authentique : lors d’une rotation entre deux camps nordiques en 2018, j’ai vu un guide local sortir un thermomètre électronique qui s’est figé à -42°C – il a confié qu’en dessous "on arrête de compter... on serre juste les dents !"

Bref — ici pas d’embouteillage façon Népal, mais solitude glaciale et terrain souvent jugé plus technique (vires exposées, pentes soufflées). Les puristes parlent même d’ascétisme himalayen… À creuser ici : Voyage au Tibet et montagnes spirituelles
Les camps d'altitude : le parcours du combattant jusqu'au sommet
Quelle que soit la voie choisie, impossible d’esquiver le ballet des camps d’altitude. Sur Sagarmatha côté sud : généralement quatre camps successifs jalonnent l’ascension — Camp I sur glacier plat après la cascade de glace ; Camp II logé dans le Western Cwm ; Camp III perché sur la face du Lhotse ; Camp IV sur l’aride col Sud (7 900+ m). Sur Qomolangma côté nord cela se résume souvent à trois camps principaux mais avec moins d’abri contre les éléments.
Le principe ? Monter progressivement grâce à des "rotations" entre camps pour acclimater son organisme – sinon c’est ticket direct pour œdème cérébral ou pulmonaire ! Plus on monte, plus tout devient compliqué : oxygène raréfié (moins d’un tiers d’air qu’au niveau mer), pertes cognitives patentes dès Camp III (« j’ai vu un gars perdre sa chaussure ET son latin en même temps... »), matériel gelé chaque nuit.
La zone dite « de la mort » (>8 000 m) transforme même les tâches basiques en exploits surhumains… On y survit rarement plus de quelques jours sans séquelles.
« Le vrai défi ce n’est pas seulement grimper ; c’est tenir bon mentalement alors que tout autour s’effrite – parfois jusque dans votre propre tente. »
Les dangers de l'Everest : Ce que la météo et l'altitude vous réservent
Si vous pensez que le pire sur l’Everest est de rater un selfie, c’est que vous n’êtes jamais allé au-delà de 8000 mètres. Dans la zone de la mort, même les plus sûrs d’eux deviennent vulnérables, voire s’évanouissent. L’oxygène y est si rare (environ un tiers de celui au niveau de la mer) que chaque mouvement épuise vos réserves mentales et physiques. Le corps commence alors à lâcher : hypoxie sévère, engelures rapides, troubles cognitifs qui rendent chaque décision risquée. J’ai vu un alpiniste se déchausser, persuadé d’avoir des fourmis… il a perdu deux orteils la nuit suivante. Dans cette zone, hésiter peut être fatal.

Les dangers naturels et environnementaux
Avalanches, séracs, crevasses… Si vous aimez les surprises, bienvenue ! La voie Sud est surtout tristement célèbre pour ses avalanches meurtrières (cf. le drame du 18 avril 2014, seize Sherpas y ont laissé leur vie sous un « simple » effondrement de glace). Les chutes de séracs ? Des blocs gros comme des immeubles qui décident parfois qu’il est temps de descendre avant vous. Ajoutez les crevasses invisibles sous une croûte fragile et le vent capable d’arracher votre tente — voire votre moral — en moins d’une minute. Le problème ? Tout cela EST imprévisible. J’ai moi-même survécu à une tempête soudaine au camp II où tout le monde s’est réveillé enseveli sous 60 cm de neige fraîche… Deux tentes envolées, trois piolets perdus dans le white-out total, mais personne n’a bronché — par fierté ou sidération, je ne sais pas.
Danger | Gravité subjective |
---|---|
Avalanches | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Chutes de séracs | ⭐⭐⭐⭐ |
Crevasses | ⭐⭐⭐ |
Tempêtes/vents violents | ⭐⭐⭐⭐⭐ |
Bref : même une expé nickel peut tourner au fiasco sans prévenir !
Le mal aigu des montagnes (MAM) et autres réjouissances liées à l’altitude
Vous pensez avoir connu la pire gueule de bois ? Laissez-moi rire… Le mal aigu des montagnes (MAM), ce n’est PAS juste un peu la tête dans le coton : c’est migraine tenace (96% des cas), nausées impérieuses, vertiges inquiétants et insomnie chronique. En version hardcore ? Œdème pulmonaire ou cérébral : lèvres violettes, étouffement progressif ou confusion mentale totale (« pourquoi je suis dans ma tente/sur Mars ? »). Le seul remède valable ? Descente immédiate : pas négociable, pas glamour. Si tu joues au héros tu finis parfois en anecdote macabre racontée autour du prochain feu au camp de base.
Le pire ? Même acclimaté comme un moine Népalais, personne n’est invulnérable. Moralité : on monte doucement, on redescend dès le premier symptôme sérieux… Et on apprend que l’humilité sauve des vies là où l’orgueil achève les plus costauds.
Acclimatation progressive = survie assurée ; vouloir forcer = ticket retour assuré pour Katmandou – ou pire.
Conseils pour prévenir le mal d’altitude
Le rôle indispensable des Sherpas et des guides : les anges gardiens trop souvent oubliés
On va être clair : sans les Sherpas et guides locaux expérimentés, la plupart des grimpeurs occidentaux resteraient coincés au camp II à discuter matos jusqu’à épuisement du thé. Ces gars-là sont littéralement le socle invisible sur lequel repose chaque ascension réussie : portage du matériel lourd (jusqu’à plusieurs allers-retours), installation minutieuse des cordes fixes dans les passages exposés (cascade du Khumbu…), montage/démontage express des camps d’altitude même par -35°C… Leur connaissance intime du terrain fait toute la différence lorsque tout part en vrille météorologique ou logistique.
Clé du succès sur l’Everest :
- Repérage ultra-précis des dangers naturels cachés
- Sécurité accrue via installation préventive des cordes/ladders
- Gestion collective du moral et du rythme dans les pires conditions
- Logistique alimentaire/eau/oxygène optimisée sans faillir
- Réactivité inégalée lors d’incidents majeurs (secours improvisés)Sans eux — Gyalze Sherpa & consorts — aucune chance sérieuse d’atteindre ce foutu sommet blanc : ils rendent littéralement « possible » ce qui semble absurde aux yeux du commun.
Au-delà du sommet : le permis, le coût et l'après-Everest
Le permis d’ascension est indispensable pour espérer planter un piolet dans la neige sacrée du Chomolungma. Depuis 2025, il coûte 15 000 $ par personne pour le Népal, avec un contrôle strict et un quota annuel au Tibet. Ce permis s’obtient uniquement via une agence d’expédition agréée – les candidatures individuelles sont aussi mal vues qu’une tong dans une crevasse. Les autorités (népalaises ou chinoises selon la voie) examinent chaque dossier avec une patience comparable à celle de la météo au col Sud.
Étapes pour obtenir le permis d’ascension Everest :
- Choisir une agence accréditée (sinon c’est mort)
- Vérifier les dates et quotas disponibles (300 places côté tibétain)
- Constituer dossier médical complet (vous croyez vraiment qu’ils ne regardent pas ?)
- Régler le montant (non remboursable, même en cas de demi-tour à l’aéroport…)
- Validation administrative puis briefing obligatoire à Katmandou/Lhassa
- Attribution officielle du permis nominatif
"Aucun sommet sans papier officiel : c’est LE checkpoint impitoyable avant tout rêve himalayen."
Prix de l’ascension Everest : un investissement costaud, mais pourquoi ?
Le budget total pique plus fort que le vent en crête nord. On parle ici de 55 000 à 100 000 € selon la formule choisie : permis (15k$), logistique/sherpas/guide (10k–25k$), alimentation/oxygène/logement (jusqu’à 30k$), matériel haut altitude (7–12k$), billets d’avion, assurances, frais annexes… Certains ajoutent des options VIP qui font grimper la note comme l’altimètre. Et encore, je ne compte même pas les pots cassés ou les faux frais post-expé…
Bon, fichez-moi ça dans votre to-do philosophique : est-ce que ça « vaut » ce prix ? J’ai vu des Martine revenir changées à vie après avoir « simplement » survécu aux embouteillages du col Sud ; j’ai croisé des François qui n’ont jamais digéré leur virée avortée à mi-pente… L’expérience vécue ? Inquantifiable par nature. À mon avis, si vous cherchez un ROI rationnel ou financier, passez votre chemin et investissez dans des actions vertes ! Mais si vous aimez tester vos limites mentales ET physiques en vrai laboratoire extrême — alors l’Everest vous donnera bien plus que n’importe quelle Rolex ou crypto.
Faut-il être un héros ? Records et ascensions mémorables sur l’Everest
Vous croyez qu’il faut être né mutant pour marquer l’histoire du Toit du Monde ? Voyez plutôt :
- Kami Rita Sherpa : 31 sommets, record absolu mondial (2025). Il a passé plus de jours là-haut que certains n’en passent en vacances.
- Junko Tabei : première femme au sommet déjà en 1975, à une époque où on grimpait en laine bouillie.
- Kilian Jornet: ascension express sans oxygène complémentaire depuis le camp de base nord en moins de 30 heures – non mais on rêve !
- Record d’âge : Min Bahadur Sherchan à 76 ans, Jordan Romero à 13 ans. Tout est possible sauf l’immortalité.
- Sans oxygène ni assistance : Reinhold Messner dès 1978 alors que tout le monde disait « impossible ».
Et derrière chaque nom célèbre il y a aussi tous ceux dont personne ne parle… guides anonymes, Sherpas infatigables et génies discrets de la logistique qui rendent ces exploits possibles – eux mériteraient tous une médaille au retour.
Mon mot de la fin : L'Everest, une aventure qui vous change (ou pas...)
Certains pensent qu’atteindre le sommet les transformera en surhommes, mais la réalité est tout autre. L’Everest n’est pas un simple « exploit sportif » à ajouter à son CV LinkedIn. C’est avant tout un chaos organisé d’émotions, de doutes, de petites victoires (comme réussir à enfiler ses crampons sans tomber dans la tente), et parfois d’échecs cuisants.
Je me souviens encore d’un bivouac au camp III où j’ai passé six heures à écoper l’eau glacée qui s’infiltrait sous mon matelas pendant que mon voisin, grand chef d’expé pro, chialait parce qu’il avait perdu son briquet… On était loin des héros hollywoodiens ! C’est dans ces moments absurdes qu’on comprend : c’est pas la gloire, c’est la leçon qui compte — le fait d’avoir affronté ses propres limites et ses propres galères.
Pour conclure :
"L’Everest ne vous offre aucune certitude hormis celle-ci : vous redescendrez différent – cabossé peut-être, grandi sûrement, et avec une sacrée histoire de chaussettes mouillées à raconter."