On a tous une première fois. La mienne, c’était en 2008, devant "127 Heures". Je n’avais jamais vu de falaise. Jamais mis un pied en montagne. Mais je savais déjà que j’allais y passer le reste de ma vie. 15 ans plus tard, je me rends compte que ce film a changé ma vie à jamais. Et que d’une manière générale, le cinéma est un moyen incroyable de vivre la montagne par procuration quand la météo (ou l’inspiration) fait défaut. C’est pourquoi je vous ai compilé 10 films indispensables à voir absolument. Leurs points communs ? Des récits fous, des défis démesurés, des paysages à tomber — et surtout l’humain face à lui-même et à la nature. D’ailleurs, fun fact : le film le plus "simple" de la sélection m’a mis une claque monumentale. Comme quoi, même un film peut nous rappeler que c’est pas en restant au parking qu’on verra les chamois. Bref, fichez-moi ça dans votre to-do avant la prochaine chute de neige.
Les films de montagne, le meilleur moyen de tutoyer les sommets depuis son canapé (ou presque) 🏔️
Alors, qui aurait cru qu’on peut se prendre une claque d’altitude assis entre la pile de linge sale et le chat qui squatte la couette ? Bon, soyons clair : regarder un film de montagne ne remplace pas la morsure du vent au sommet ou ce moment franchement gênant où ta frontale tombe en rade pendant un bivouac sur une épaule herbeuse détrempée. Anecdote véridique – j’ai déjà passé une nuit à brasser dans la tente sous un orage carabiné au Lauzet : résultat, duvet trempé, moral à zéro, mais souvenirs inoubliables… Eh bien, le cinéma de montagne, c’est un peu ça sans l’odeur aigre des chaussettes mouillées. Quand la météo joue les rabat-joie ou que la motivation s’est perdue sur l’autoroute du boulot, rien ne vaut une virée cinéphile entre glaciers en splitboard et faces nord mythiques. C’est pas en restant au parking qu’on verra les chamois – mais devant un bon film d’aventure, on n’est jamais loin d’eux.
Pourquoi on aime tant ces récits ? L'appel de l'aventure sans le mal des montagnes.
Bon, soyons clair : si on adore les films de montagne, ce n’est pas juste pour voir des gars pendus à 3000 mètres d’altitude avec trois grammes de portance dans leurs bras ! C’est parce qu’ils nous offrent la montée d’adrénaline (et parfois d’humilité) sans le brassage en poudre ni les ampoules. On vit par procuration les défis humains – craquements de glace sous les crampons compris –, les paysages à couper le souffle et cette fameuse bascule mentale quand il faut ranger l’ego dans le sac à dos. Les réalisateurs savent filmer ces instants où tout bascule : là où la peur côtoie l’exaltation, où l’épuisement débouche sur une joie primitive qui dépasse toute logique rationnelle.
« Ce n’est jamais la montagne que l’on vainc, mais toujours soi-même. »
Bref, revenons à nos moutons… ou plutôt à nos bouquetins : ce qui fascine vraiment dans ces récits-là ce sont les histoires humaines derrière chaque sommet gravé dans notre imaginaire collectif. Alors fichez-moi ça dans votre to-do avant la prochaine chute de neige – parce que même sans dénivelé sous les pieds, l’évasion reste totale.
Les films qui m'ont marqué (et pourquoi vous devriez aussi les regarder)
Mon coup de cœur personnel : Phantom Direct – quand la verticale devient introspection
Bon, soyons clair : si je dois sortir LE film qui m’a retourné comme un gant de bivouac après trois jours sans douche, c’est bien Phantom Direct. Oui, vous l’avez pas vu dans toutes les sélections « grand public », et tant mieux ! Ce film documente la tentative – franchement hallucinée – d’ouvrir une nouvelle ligne directe sur le Mont Blanc par la légendaire Divine Providence. Pour ceux qui voient dans l’alpinisme juste une histoire de performances, passez votre chemin ; ici, c’est question d’âme, d’incertitude, et d’un engagement où chaque longueur te rappelle que ta place n’est pas acquise.
Pourquoi il est spécial ? D’abord parce qu’il filme sans fard ce combat intérieur, avec des grimpeurs qui acceptent de montrer les moments de doute (et pas juste les selfies à l’arête). J’ai eu la chance de croiser un des réalisateurs lors d’un festival : il m’avouait qu’une partie des images n’a jamais été montrée… trop personnelle selon lui. C’est dire si la sincérité transpire dans chaque plan ! Allez hop, rangez l’ego dans le sac à dos et prenez une baffe d’humanité en pleine face nord.

Pour moi, un grand film de montagne ne doit jamais masquer la fragilité derrière le panache – et Phantom Direct coche toutes les cases.
Le film pour s'évader tranquille : cap sur Banff, Yamnuska et compagnie
Parce qu’il n’y a pas que les barjots de la fissure verglacée ou les épaulettes cramponnées au programme : parfois j’ai envie juste de planer devant les grands espaces. Si vous cherchez du dépaysement pur – sans transpirer ni compter vos calories lyophilisées –, regardez des films tournés autour du parc national Banff, ou des traversées dans les Rocheuses canadiennes du côté de Yamnuska. On y comprend vite que chaque lac bleu glacier est une invitation à respirer plus large… Mention spéciale au docu The Call of the Mountains : paysages hypnotiques, faune sauvage (je rêve encore du caribou qui traverse le champ), et une bande-son qui mérite son pesant de chocolat chaud. Rien de technique à comprendre ; juste laissez-vous porter.
Ajoutez cela à votre liste avant la prochaine tempête de travail : un peu d'immensité aide toujours à traverser novembre.
Anecdote croustillante : l'alpiniste tête en l’air (et pas qu’au sommet)
Si vous pensez que tous ces héros sont des modèles de rigueur militaire… détrompez-vous ! Saviez-vous que lors du tournage mythique de K2 (celui avec Michael Biehn), l’équipe a perdu presque toute sa réserve alimentaire en héliportage ? Résultat : ils ont dû se rabattre sur une cargaison improbable de barres énergétiques saveur fraise chimique pendant deux semaines. Ce n’est pas avec ça qu’on tient un bivouac à 6000m !
Autre perle véridique pour la route : Marc-André Leclerc (le grimpeur dont parle L’Alpiniste) était tellement absorbé par ses ascensions solo qu’il oubliait systématiquement son téléphone satellite… Au point que ses proches ne savaient plus s’il était perdu ou simplement perché quelque part entre deux faces nord. Bon esprit jusqu’au bout du baudrier !