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Pastilles pour rendre l'eau potable : efficacité prouvée, comparatif et guide d'achat

En 2019, je choppais une gastro carabinée à cause d’une source ‘trop parfaite’. Depuis, je ne pars plus jamais sans pastilles purifiantes. On t’explique tout ce qu’il faut savoir sur cet indispensable de la rando.

12 min
Équipement & Matériel
9 December 2025 à 10h19

Une pastille purifiante, c’est l’assurance-vie du randonneur. Ça ne pèse rien, ça coûte trois francs six sous et ça peut t’éviter une semaine à maudire une source qui paraissait limpide. Je l’ai appris à mes dépens près d’un lac « trop parfait » dans le Vercors. En réalité, la plupart des pastilles donnent à l’eau un goût de piscine municipale. On n’est pas là pour une dégustation de grand cru, mais pour survivre. J’ai deux ou trois astuces pour limiter la casse. Le vrai combat, ce n’est pas bactérie contre chlore, mais l’utilisateur contre sa propre impatience. La plupart des échecs viennent d’un temps d’attente non respecté. Le protocole n’est pas une suggestion, c’est une loi de la montagne.

Pastilles pour rendre l'eau potable : ce qu'il faut savoir pour vos aventures en montagne 🏔️

Démarrons par un scoop monumental : les pastilles purifiantes fonctionnent. Oui, vraiment. On n’est pas là pour philosopher autour du goût de chlore, mais pour éviter la gastro carabinée qui vous cloue au bivouac.

J’en parle avec le sérieux d’un mec qui, un jour dans le Vercors, a cru malin de se passer de pastille parce que « l’eau était claire et belle comme une pub Evian ». Résultat : trois jours à prier Saint-Imodium et à maudire ce lac trop parfait. Depuis, la pastille fait partie du kit, point barre.

En montagne, la seule chose qu'on peut croire sur parole, c'est le grondement du tonnerre. Pour l'eau, on fait confiance à la science, pas à ses yeux.

Comment ça marche, une pastille purifiante ? La magie du chlore (ou presque)

On va faire simple : quand tu balances ta pastille dans la gourde, elle libère un agent actif (souvent du chlore ou du dioxyde de chlore) qui joue les videurs de boîte de nuit. Tous les indésirables – bactéries ou virus – sont expulsés manu militari. Pas besoin d’un master en chimie.

Pastille purifiante tombant dans une gourde en randonnée

Le processus est direct : la molécule s’attaque aux membranes des micro-organismes et les neutralise plus vite qu’il ne faut pour dire « rotavirus ». Après un temps d’attente (on y reviendra…), tu as une eau potable – sans promesse de festival gustatif, mais potable.

Efficacité prouvée : éliminer bactéries, virus et autres invités indésirables

Les pastilles sont efficaces contre la plupart des bactéries et virus. Cependant, elles ont leurs limites face à certains protozoaires coriaces (comme Giardia) et ne traitent pas les sédiments épais.

  • Efficace contre :
    • Bactéries (E.coli et autres)
    • Virus (hépatite A, entérovirus...)
  • Moins efficace contre :
    • Protozoaires comme Giardia ou Cryptosporidium (temps d’action parfois doublé)
    • Sédiments, métaux lourds ou pesticides (aucun effet)

Soyez réalistes : si votre source ressemble à un cappuccino boueux, les pastilles ne feront pas de miracles.

Chlore, iode, dioxyde de chlore : choisir le bon composant pour votre gourde

Soyons honnêtes : l’iode est une méthode ancienne – efficace mais avec un goût désagréable, déconseillée en cas de grossesse ou de troubles thyroïdiens. Le chlore offre un excellent rapport qualité-prix : il désinfecte bien mais laisse un goût prononcé. Le dioxyde de chlore est un peu plus cher, mais agit aussi contre certains protozoaires (notamment Giardia) tout en ayant un goût plus discret. Le choix dépendra de votre tolérance au goût et de votre budget.

Choisir ses pastilles pour purifier l'eau : conseils pour le trekkeur averti

On ne choisit pas ses pastilles comme on choisit une barre de céréales. Chaque comprimé représente un compromis entre votre estomac, la confiance en la source, et votre tolérance au goût. Décortiquons cela sans langue de bois.

Micropur vs Aquatabs : quelle marque choisir selon l'usage ?

Deux écoles dominent les sentiers : Micropur (la référence suisse) et Aquatabs (l’alternative irlandaise qui ne fait pas dans la dentelle). Les deux purifient l’eau mais jouent sur des terrains un peu différents.

Micropur et Aquatabs sur un rocher, ambiance randonnée

Voici un tableau récapitulatif clair :

Marque Produit phare Idéal pour Avantages Inconvénients
Micropur MF 1T, MF 1000F Eaux douteuses, stockage long Large spectre microbien (même Giardia avec Forte), bonne conservation Goût marqué, prix plus élevé
Aquatabs Aquatabs 8.5 mg Randos courtes, eau claire Action rapide, prix abordable, format compact Moins efficace contre protozoaires coriaces

Personnellement, j’ai opté pour Micropur lors d’un bivouac humide près de La Grave : trois jours sous la pluie avec une flaque pour bar. L’eau n’a jamais été aussi sûre… et aussi imbuvable – mais j’ai dormi sur mes deux oreilles. Pour un week-end dans le Massif Central ou des points d’eau clairs, Aquatabs fait largement le job sans se ruiner.

Critère principal : le type de voyage et les microbes rencontrés

Le critère essentiel : que fais-tu et où ?
- Micro-aventure/bikepacking en France, Alpes, Jura (2-3 jours) : privilégie des pastilles au chlore classiques (Aquatabs ou Micropur Classic). Peu de risques exotiques (Giardia rare), action rapide.
- Road trip en Europe centrale/trekking dans les Balkans (1 semaine et plus) : oriente-toi vers le dioxyde de chlore si tu as le moindre doute sur les parasites locaux – certains plans d’eau sont plus dangereux qu’ils n’en ont l’air.
- Trek Andin ou Himalaya (plus de 2 semaines) : l’artillerie lourde est obligatoire. Dioxyde de chlore uniquement (Micropur Forte) car Giardia est très présent. Ne joue pas avec ta santé : adapte toujours ton traitement au terrain.

L’ennemi numéro un en altitude ? Ce n’est pas seulement ton cardio, mais ce que tu bois sans réfléchir après huit heures d’effort.

Gérer le goût désagréable de piscine

Le goût, c’est un fait : personne ne se régale. Cependant, il existe des astuces éprouvées par ceux qui ont déjà subi un thé matinal « saveur chlore » :
- Aérer l’eau : laisse reposer ta gourde ouverte 30 minutes après traitement, cela réduit nettement l’odeur.
- Ajouter un zeste d’acide citrique ou de citron naturel : masque bien le goût sans ajouter de produits chimiques.
- Pastille neutralisante : il existe des mini-comprimés anti-chlore en pharmacie spécialisée ; testé une fois dans les Pyrénées, effet bluffant mais un peu gadget en poids.

Anecdote : un matin près du Mont Viso, j’ai préparé mon café lyophilisé juste après avoir traité l’eau à la va-vite – résultat : un expresso façon « nage libre » dans la piscine municipale… et aucune envie de recommencer !

Mode d'emploi pour une eau réellement potable

Décortiquons les idées reçues : le protocole n’est pas du folklore. Pour éviter les mauvaises surprises intestinales, il faut suivre ces étapes comme une recette précise.

Étapes à suivre : de la source à votre gourde

Chaque minute compte, pas d’approximation – la notice n’est pas un simple marque-page.

  1. Choisir la meilleure eau disponible
    • Privilégie l’eau la plus claire possible : ruisseau vif > lac stagnant > flaque douteuse.
  2. Ajouter la pastille dans la gourde
    • Respecte le dosage (une pastille pour 1L d’eau). Faire au pif, c’est risqué.
  3. Secouer énergiquement
    • Même s’il fait froid, mélange bien pour répartir l’agent actif – les coins morts sont des refuges pour microbes.
  4. Attendre le temps indiqué (et surtout pas moins !)
    • Minimum 30 minutes pour bactéries/virus en eau tempérée (>18°C), jusqu’à 2 heures pour micro-organismes coriaces et/ou eau froide (<10°C). Plus l’eau est froide, plus le temps est long. Consulte la notice.
  5. Purifier le goulot et le bouchon
    • Astuce souvent oubliée : ouvre légèrement après traitement et fais couler un peu d’eau traitée sur le goulot et le bouchon. Sinon, tu risques de recontaminer à la première gorgée.

L’erreur fréquente à éviter absolument

Je l’ai vu trop souvent : un ami secoue sa gourde dans l’eau glacée d’un glacier et boit après seulement 10 minutes… Résultat : deux jours plus tard, il souffre de troubles digestifs. Le temps d’action n’est PAS négociable et peut doubler avec de l’eau froide ou trouble.

Attention : une eau très froide (<10°C) ou très trouble peut nécessiter de doubler le temps de contact indiqué sur la boîte. Ne prenez pas ce risque !

Rangez votre ego dans le sac à dos et occupez-vous du campement pendant que ça agit. Penser être immunisé parce qu’on a une barbe fournie ou un palmarès UTMB est une mauvaise idée.

Pré-filtrer une eau boueuse avant d’utiliser une pastille : indispensable

Oui, absolument ! Les pastilles éliminent les microbes mais pas les particules solides – pire encore, ces particules peuvent protéger les microbes.
- Filtrer avec un bandana propre, un filtre à café ou laisser décanter puis transvaser doucement : ces astuces sont efficaces et améliorent aussi le goût.
- Astuce terrain : suspendre la gourde quelques minutes permet aux sédiments de se déposer avant de transvaser l’eau claire.
- Un vrai professionnel ne traite jamais une eau boueuse sans un filtre textile minimal.

Comparaison entre eau boueuse et eau pré-filtrée en montagne

Comparatif des solutions pour éviter les maladies liées à l’eau : pastilles, filtres, UV

Il n’existe pas une seule méthode parfaite pour rendre l’eau potable. Les pastilles sont fiables, mais ne sont pas la solution universelle – contrairement à certains gourous du "tout-chimique". Il existe un arsenal complet pour éviter la gastro en montagne : pastilles chimiques, filtres mécaniques, purificateurs UV, et même le réchaud pour faire bouillir l’eau.

Allons droit au but : le meilleur système est celui qui correspond à ton terrain, ton budget et ta capacité à bricoler. Voici mon avis après avoir vu de nombreuses expériences avec l’eau potable.

Les filtres à eau : une solution mécanique et réutilisable

Le filtre est le couteau suisse du trekkeur expérimenté : Sawyer Mini, Katadyn BeFree… l’eau passe à travers une membrane (environ 0,1 micron), éliminant bactéries et protozoaires comme Giardia. Le goût reste naturel, sans effet "piscine municipale", et le filtre est réutilisable (jusqu’à plusieurs milliers de litres).

Cependant, le filtre ne bloque PAS les virus (trop petits), nécessite un entretien régulier (rinçage fréquent, séchage complet pour le stockage), et peut geler en hiver. Un ami a cassé son Sawyer après une nuit glaciale – perdu pour perdu. En résumé : efficace et agréable si bien utilisé, sinon attention aux fausses sécurités.

Les purificateurs UV : technologie pour une eau saine

Le Steripen ou équivalent est un gadget apprécié des passionnés de bivouac. Une lampe UV plongée dans un litre d’eau pendant 90 secondes élimine bactéries, virus et protozoaires. Aucun goût altéré car aucune chimie n’est utilisée.

Les inconvénients sont nombreux : inefficace si l’eau est trouble (les UV ne pénètrent pas les micro-organismes cachés), dépendance aux piles ou batteries (j’ai vu des randonneurs supplier pour un chargeur solaire), et robustesse limitée – un Steripen ne résiste pas toujours à une chute dans les pierriers.

L’ébullition : méthode ancestrale et efficace

Faire bouillir l’eau pendant trois minutes est une méthode radicale contre bactéries, virus et protozoaires. Aucun gadget ni pile à prévoir !

Cependant, entre le temps d’installation du campement, la consommation de combustible ("as-tu rechargé ta cartouche ?") et l’impossibilité d’appliquer cette méthode en déplacement rapide, c’est la solution idéale pour le soir au bivouac, mais pas pour une pause express sur le sentier.

Méthode Efficace contre Goût altéré Réutilisable Besoin énergie/piles Limites
Pastille Bactéries, virus Oui Non Non Goût chimique, ne filtre pas les sédiments
Filtre Bactéries, protozoaires Non Oui Non Ne filtre pas les virus, gèle, entretien nécessaire
UV Bactéries, virus, protozoaires Non Oui Oui Inefficace en eau trouble, dépend des piles/batterie
Ébullition Tout Non Oui Oui Temps, combustible, impossible en déplacement rapide

Chaque méthode a ses limites : c’est l’adaptation aux contraintes techniques et au terrain qui détermine la meilleure solution – surtout si, comme moi, tu refuses de sacrifier ton confort digestif pour quelques grammes économisés.

La pastille purifiante : un indispensable dans votre sac

Mon conseil : ayez toujours une plaquette de pastilles dans votre sac, même si vous avez un filtre. C’est votre ceinture de sécurité. On ne la met pas en espérant un accident, mais on est bien content de l’avoir quand ça arrive.

Pour être clair : la pastille purifiante est la reine du secours. Son goût est rarement agréable, et ce n’est pas la solution miracle contre tous les parasites… Mais pour son poids (2g), son prix (environ 10€ les 50) et sa fiabilité, il n’y a aucune raison de s’en passer en secours – même avec un filtre high-tech dans le sac.

Vous pouvez en trouver partout : pharmacies, magasins d’outdoor comme Tonton Outdoor ou La Cordée (livraison rapide), rayons trek de Decathlon, et bien sûr sur Internet (Tonton Outdoor, La Boutique du Scoutisme).

Fond de sac randonnée avec pastilles purifiantes visibles

Même si tu es convaincu que ton Sawyer ou ton BeFree ne te lâchera jamais, sache que la montagne aime tester ta préparation. Alors, ajoute ça à ta liste de matériel avant la prochaine randonnée, et on n’en parle plus !

Pastilles pour rendre l'eau potable : efficacité prouvée, comparatif et guide d'achat

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