Il y a les restaurants. Puis il y a l’Auberge du Col de Bavella. Véritable refuge pour randonneurs affamés, ce camp de base du GR20 accueille depuis 1936 les amateurs de nature brute et de bonne chère. Et pour cause, ses spécialités corses (dont un civet de sanglier à tomber) valent à elles seules le détour par les Aiguilles. Que vous les ayez grimpées ou non. On vous raconte.
Auberge du Col de Bavella : Mon avis sur ce camp de base mythique du GR20 🏔️
On commence cash : si vous cherchez le spot où tout converge à Bavella, c’est ici. L’Auberge du Col de Bavella n’a rien d’une halte anonyme pour touristes pressés — c’est le vrai QG pour ceux qui ont compris que la montagne se vit autant autour d’une assiette fumante que sur les sentiers. Dès l’entrée, ça sent la braise, la charcuterie qui sèche et l’humidité des sacs à dos. Les randonneurs débarquent lessivés, discutent fort, refont l’étape du jour en pointant du doigt les Aiguilles rougeoyantes derrière les vitres. On ne vient pas ici par hasard : on y atterrit comme on rejoint un bivouac d’initiés.
Pourquoi cette auberge est une institution en Corse ?
Bon, soyons clair, y’a des adresses qui traversent les décennies sans s’essouffler. Depuis 1936, la famille Grimaldi tient le cap : trois générations à faire mijoter le même civet (avec quelques secrets jamais révélés au continent) et à accueillir chaque client comme un cousin paumé sur le GR20. Ce n’est pas juste une affaire de bouffe ou de business : l’auberge fait partie du décor, tissée dans l’histoire de l’alpinisme local.
Anecdote maison : Je me souviens d’une nuit où l’orage a claqué plus fort que la porte des dortoirs un soir de vent fou. Coincé avec deux Suisses trempés et le patron philosophe, on s’est retrouvés à compter les éclairs avec une bouteille de myrte offerte « pour patienter ». L’hospitalité corse ? Elle se mesure en crans sur le bouchon quand dehors ça secoue.
Plus qu'un restaurant, un refuge pour randonneurs (et gourmands)
Restaurant ? Oui. Mais aussi refuge, gîte, salle des retrouvailles après 1 200 mètres de D+… On croise ici le randonneur solo qui carbure à la Pietra tiède et la famille qui pose juste pour une photo devant les Aiguilles. C’est ce mélange improbable qui fait la magie : personne ne juge ton odeur ni ta dégaine ; tout le monde a mérité sa place au chaud après avoir brassé les pierres ou roulé pendant des heures depuis Zonza.
L’ambiance est rustique — ça grince sous les chaises, ça rigole fort et ça partage volontiers un bout de coppa en attendant son plat ! On discute parcours, météo (« t’as vu le nuage sur l’épaule ? »), on échange bons plans… Le resto devient salle commune où chacun pose son récit comme un caillou sur le cairn.
Mon verdict en bref : on y va ou on passe son chemin ?
Spoiler : On y va sans discuter.
Résumé express :
- Cuisine de terroir qui réconforte (oui, mieux qu’un tube d’Arnica).
- Emplacement stratégique pour attaquer – ou récupérer – après n’importe quelle rando dans Bavella.
- Atmosphère unique : plus refuge montagnard que resto touristique.
Bon, soyons clairs : si vous cherchez un spot instagrammable avec avocado toast et smoothie bowl… filez droit au parking suivant ! Ici l’étoile elle est dans l’assiette ET suspendue dans le ciel noir quand on sort fumer entre deux plats corses bien tassés.
À table ! Que manger à l'Auberge pour reprendre des forces ? 🐗
Appuyez sur pause, oubliez les barres énergétiques qui collent aux dents. Ici, on mange vrai. Le menu de l’Auberge du Col de Bavella, c’est la version comestible de la carte IGN : dense, authentique, sans concession pour le galvaudé. Dès qu’on s’assied, une odeur de civet et de fumée flotte entre les tables bancales. La salle vibre d’appétits creusés par l’effort – impossible de rester stoïque devant ce ballet de plats corses.
Les incontournables : charcuterie maison et civet de sanglier
Bon, soyons clair : si une étape ne commence pas par la charcuterie maison ici, vous n’êtes pas monté assez haut. Coppa, prisuttu et lonzu débarquent sur un plateau rugueux, taillés avec une générosité qui ferait pâlir un diététicien. Ce n’est pas de la déco Instagram : chaque morceau transpire le bois du séchoir, le gras fond en bouche comme après un col sous la pluie – bref, carburant officiel du montagnard (je vous vois déjà lorgner).
Et puis… LE civet. Le roi local. Sanglier mijoté plus longtemps que n’importe quel orage sur les crêtes, nappé dans un jus sombre qui colle à la polenta crémeuse. Goût puissant, viande tendre-choc : c’est simple, ça vous remet les idées en place plus vite qu’un gel énergétique (sans les regrets trois heures après). On ne va pas tourner autour du pot :
- Civet de sanglier : ⭐⭐⭐⭐⭐ (catégorie ‘remise sur pied’)
- Charcuterie maison : ⭐⭐⭐⭐ (parfaite pour l’apéro post-rando)
Ajoutez cabri rôti ou veau aux olives selon l’humeur du chef – mais bon courage pour lever la fourchette après ça.
La fameuse tarte à la châtaigne (qui mérite sa propre randonnée)
Certains font le détour pour le Trou de la Bombe… moi je vise la tarte à la châtaigne. Oubliez vos résolutions : ici on soigne le moral à coup de pâte fondante et parfum boisé. La farine locale donne cette saveur sucrée-amère typique ; c’est épais (dans le bon sens), moelleux sans être étouffant, sucré juste ce qu’il faut. Anecdote : une fois j’ai demandé la recette au patron – il a rigolé et m’a resservi une part « pour oublier ma question ». C’est dire si c’est gardé secret.
Budget et prix : à quoi s'attendre sur l'addition ?
Bon, sortez le portefeuille avec philosophie : vous payez ici l’isolement et le vrai produit corse, pas la déco faussement rustique.
- Plat du jour : autour de 20-30 €
- Menu complet (entrée-plat-dessert) : environ 29 €
- Nuit en demi-pension : comptez un supplément honnête pour dormir ET bien manger.
Ça pique un peu plus que dans les plaines… mais côté rapport qualité/prix face aux Aiguilles – je défie quiconque d’appeler ça un attrape-touristes. On paie pour être loin des files d’attente à burger-frites et proche de ce que la Corse a dans le ventre.
Résumons : ici chaque bouchée récompense votre effort naturel ; votre banquier n’aura peut-être pas tout compris… mais vos jambes oui.
Dormir au col de Bavella : Gîte d'étape ou chambre douillette ? 🛏️
Allez hop, on choisit son camp : sac de couchage ou drap propre ? Au Col de Bavella, l’Auberge joue sur deux tableaux pour héberger la grande famille des randonneurs – des puristes du GR20 jusqu’aux amateurs de couette et douche chaude.
Le gîte d'étape pour les puristes du GR20
Le gîte d’étape, c’est le dortoir partagé entre inconnus qui ronflent comme des sangliers (et je ne vise personne, hein). Ambiance roots garantie : on s’endort avec l’odeur des chaussettes humides, on se réveille au rythme des sacs qu’on zippe à cinq heures du matin. Pas d’intimité, mais un vrai goût d’aventure collective. C’est ici que tu te fais un copain polonais en t’échangeant de la crème anti-frottements ou que tu découvres que "lumière frontale" peut aussi vouloir dire "projecteur dans la tronche à 3 h".
Conseil pratique : pensez aux boules Quies, votre voisin est peut-être déjà sur le podium régional du ronflement.
Checklist Express pour une nuit en gîte :
- Sac à viande ou sac de couchage léger (housse fournie rarement – vérifie !)
- Lampe frontale (pour éviter de tituber sur les chaussures)
- Boules Quies (sauve-ronfleurs)
- Serviette microfibre (le séchage express, c’est pas une légende)
Les chambres : le grand luxe après une journée de brassage
Ici, on passe dans un autre monde. Les chambres sont simples – faut pas s’attendre à la Suite Ritz – mais propres et sacrément confortables pour le spot. Lit privatif, vraie douche chaude (bonheur pur après douze heures à transpirer), calme quasi olympien… C’est LE choix des randonneurs qui veulent attaquer les Aiguilles reposés ou juste ménager leur dos déjà en compote.
Les avis récents mettent souvent en avant la propreté irréprochable et cette impression rare d’être vraiment au calme malgré l’affluence. Petit bémol remonté par certains : l’espace parfois "compact", donc évitez d’y faire sécher toute la panoplie de trek si vous partagez !
Infos pratiques : réservation et conseils pour avoir une place
Ne rêvez pas : arriver à l’improviste ici en juillet/août relève du sketch.
Email : aubergedebavella@gmail.com
Un seul mot d’ordre : ANTICIPEZ ! Surtout pour le gîte du GR20, ne débarquez pas à l’improviste en plein mois d’août.
Petit bonus : certaines plateformes permettent aujourd’hui la réservation directe en ligne pour gagner une place sans batailler au téléphone… mais rien ne vaut un coup de fil matinal à Mamie Grimaldi pour sentir si la météo est aussi clémente que les dispos !
Autour de l'Auberge : prépare ton sac, Bavella t'attend !
Bon, soyons clair : rester à l’auberge, c’est comme planter sa tente sur le parking du supermarché – à côté, vous ratez l’essentiel. Le col de Bavella, c’est le point zéro pour qui veut se frotter à la vraie montagne corse, celle qui va vous rappeler pourquoi on range l’ego dans le sac à dos.
Au menu : aiguilles déchiquetées, forêts de pins laricio, vasques turquoise et cailloux taillés pour les chevilles distraites. Ici, la randonnée, ce n’est pas juste un loisir – c’est une sorte de rite initiatique local. Même les cyclistes s’y collent (si vous croisez un type pâle qui grimace dans la montée… c’est moi il y a deux saisons). Bref, revenons à nos moutons… ou plutôt à nos mouflons.
Randonnées au départ du col : les Aiguilles à portée de bâtons
Premier classique : Le Trou de la Bombe ("U Cumpuleddu", pour faire genre). Une balade familiale - comptez 2h30 aller-retour - qui serpente dans la pinède avant d’atterrir face à un chaos rocheux et son mythique trou creusé par le vent. C’est la promenade idéale pour ceux dont le genou grince ou qui veulent tester la portance des baskets neuves.
Pour ceux qui aiment que ça pique : la variante alpine du GR20 propose une traversée technique où chaque lacet dépose son lot de cailloux dans les chaussures. Exposition aérienne garantie sur certains passages – interdiction formelle de jouer au funambule les mains dans les poches.
Pour ceux qui veulent le programme complet des réjouissances, je vous ai tout détaillé dans ce guide pour Explorer les Aiguilles de Bavella.
Baignade dans les piscines naturelles : le plan fraîcheur ultime
Allez hop, direction les vasques ! Les piscines naturelles de Purcaraccia sont accessibles depuis un virage identifiable après le col de Larone (gare-toi intelligemment sur le bas-côté). On attaque ensuite environ 40 minutes de marche pas franchement balisée : descente caillouteuse, maquis piquant et rivière limpide à l’arrivée. Attention : accès sportif, glissades interdites aux imprudents ! L’eau est glaciale même en été — ça réveille mieux qu’un café corse. Même topo pour Polischellu (autre rivière magique du secteur), avec baignade plus accessible mais fréquentation massive en saison.
Ma règle d’or : on ne laisse rien derrière soi sauf ses empreintes et ses cris façon otarie gelée.
Accès et état de la route : le col de Bavella est-il ouvert ?
Question pratico-pratique : non, le col n’est PAS ouvert toute l’année comme une supérette insulaire. En hiver ou au printemps tôtif, neige et verglas peuvent fermer la route (D268) sans préavis – consultez toujours InfoRoute Corse avant d’attaquer les épingles. L’été/automne c’est ouvert mais bondé dès 9 h (et pas besoin d’une Tesla Plaid pour se faire doubler par un éleveur pressé). Un détail oublié par beaucoup : vaches et cochons sont parfois plus nombreux que les voitures… je vous laisse imaginer l’ambiance !
| Saison | État du col / Conseils |
|---|---|
| Été / Automne | Ouvert, forte affluence, venir tôt |
| Hiver / Printemps | Souvent fermé ou équipements spéciaux obligatoires, vérifier avant de partir |
Mon dernier mot : L'Auberge de Bavella, arrêt obligatoire ou attrape-touristes ?
Alors voilà, certains empilent les kilomètres, d’autres les selfies devant les aiguilles. Moi je raye les refuges authentiques sur mon carnet, et l’Auberge du Col de Bavella trône bien tout en haut—loin devant n’importe quel diplôme Tripadvisor. Ici, on ne consomme pas juste un repas, on avale la vraie Corse : celle qui chante (un peu fort), qui nourrit (vraiment) et qui réchauffe même quand la pluie cogne sur les vitres. Si vous ne deviez faire qu’un seul stop gastronomique/convivial/survivance après brassage ou avant grosse bambée… c’est là. Pas de « Travellers’ Choice », c’est le choix du cœur. Et ça fait toute la différence.




