Sur le GR20, le Col de Vergio n’est pas qu’un simple passage. C’est un carrefour. Un lieu de rencontre entre les âmes qui arpentent le sentier. Un point de bascule entre deux mondes : le Nord minéral et technique d’un côté, le Sud sauvage et roulant de l’autre. C’est aussi le point de départ (ou d’arrivée) d’étapes parmi les plus belles du trek, avec en tête de liste l’incontournable Lac de Nino et ses pozzines. Bref, un endroit à part, qui a des histoires à raconter — pour peu qu’on prenne le temps de l’écouter.
Et justement, on vous a préparé le guide ultime pour vous y retrouver :
- Les 4 étapes qui passent par Vergio (avec carte)
- Tout savoir sur le Lac de Nino (+ itinéraire hors GR20)
- Nos conseils matos et pratiques
- Où dormir et se ravitailler sur place.
Le Col de Vergio : entre col routier et cœur vibrant du GR20
Le Lac de Nino et ses pozzines, un paysage emblématique près de Vergio
Accéder au Lac de Nino depuis le Col de Vergio (hors GR20)
Bon, soyons clair, si vous cherchez la promenade digestive du dimanche après-midi, passez votre chemin. Accéder au Lac de Nino depuis le Col de Vergio, c’est une vraie affaire de randonneur – du genre qui sait reconnaître la différence entre portance dans la boue matinale et sentier caillouteux à l’ombre des pins laricio. C’est pas en restant au parking qu’on verra les chamois…
- Point de départ : Col de Vergio (1 477 m)
- Distance aller-retour : environ 12 km (variante par le GR20 ou le sentier classique)
- Dénivelé positif : environ +600 m
- Durée estimée : entre 4h30 et 6h selon votre rythme – les trailers mettront moins, les contemplateurs un peu plus (et c’est tant mieux !)
- Difficulté : moyenne à sportive ; il faut aimer marcher longtemps et ne pas craindre les faux-plats interminables au retour
La montée s’effectue d’abord sous couvert forestier (Valdu Niellu), parfait quand le soleil cogne déjà à 9h. Après quelques épingles, ça grimpe sec pour déboucher sur les plateaux spongieux caractéristiques. Attention, sur la fin, l’altitude se fait sentir. Prévoyez eau suffisante et protection solaire sérieuse.
À retenir : Le Lac de Nino depuis Vergio en aller-retour est une randonnée accessible sans parcourir tout le GR20, offrant un aperçu authentique de la montagne corse.
Pozzines, chevaux sauvages et transhumance : un paysage unique à découvrir
Imaginez une moquette émeraude détrempée, percée de dizaines de petits yeux d'eau. Voilà les fameuses pozzines du plateau de Nino ! Ces pelouses ultra-spongieuses sont nourries par les sources qui serpentent discrètement entre les touffes d’herbe – impossible d’avoir le pied vraiment sec ici, prévoyez donc des chaussures qui encaissent l’humidité.
Cet écosystème est d’une fragilité rare. Les pozzines servent d’abreuvoir naturel à une faune insoupçonnée : chevaux sauvages (oui, ils existent vraiment, je vous assure), vaches débonnaires… Deux secondes : un jour j’ai vu un groupe d’urbains surexcités tenter d’approcher un poulain pour un selfie. Mauvaise idée. Gardez vos distances ! Ces animaux sont libres ici ; ce n’est pas un zoo.
La tradition pastorale perdure aussi autour du lac avec la transhumance estivale. Les bergeries comme celle de Vaccaghia témoignent encore du passage saisonnier des troupeaux venus brouter l’herbe grasse des hautes terres avant que les neiges ne ferment le col. On trouve parfois quelques bergers prêts à discuter… ou pas ! C’est selon leur humeur du matin.
Équipement et conseils pratiques pour le secteur de Vergio
Les chaussures : éviter les erreurs sur ces sentiers
Bon, soyons clair, ici on ne parle pas de baskets de jogging ou de sandales "outdoor" à scratch. Le GR20 nord, surtout dans la zone Vergio–Ciottulu, c’est l’école du terrain changeant : une minute tu marches dans la terre souple sous les pins laricio, la suivante tu te retrouves à négocier des dalles de granit ou des descentes caillouteuses qui n'en finissent jamais. Le conseil d’ami ? Misez sur des chaussures montantes avec un vrai pare-pierre et une semelle Vibram ou équivalent, genre Salomon Quest 4D GTX, La Sportiva TX5 ou Scarpa ZG Trek pour ceux qui aiment citer leur matos au bivouac.
Deux secondes : une fois, j’ai tenté de finir la descente sur Vergio avec une vieille paire déjà rafistolée au Duct Tape… Résultat : le talon a lâché juste avant le Golo ! Imaginez-moi boitillant comme un chamois bourré jusqu’au col… Pas glorieux. Bref, n'hésitez jamais à investir dans l’amorti (pour vos genoux) et dans l’accroche (pour vos chevilles). La portance en terrain herbeux détrempé autour du plateau de Nino ? Là aussi, il faut du costaud sous le pied si vous voulez éviter la glissade façon curling corse.
La gestion de l'eau : Le piège des étapes 'faciles'
On pense souvent que traverser forêts et pozzines signifie que les sources coulent à flot... C’est une erreur. Entre Vergio et Manganu, certaines sources tarissent rapidement sous le soleil corse. Remplissez *toujours* vos gourdes au maximum dès Vergio, même si cela alourdit votre sac.
Soyons honnête : j’ai vu plus d’un randonneur finir sec comme un coup de trique alors qu’il était entouré d’herbe bien verte. Ne faites pas partie du club.
Le timing : Pourquoi partir à l'aube change TOUT
Je vais être direct : partir tôt depuis Vergio est le move ultime. On traverse alors la forêt de Valdu Niellu baignée par une brume épaisse que percent à peine les premiers rayons – ambiance quasi surnaturelle où chaque branche semble abriter un esprit (et sûrement deux-trois cochons sauvages planqués). Le silence n’est troublé que par vos propres pas – pour une fois que ce n’est pas la cohorte bruyante du GR derrière vous!
Côté pratique : vous évitez ainsi la chaleur écrasante dès midi sur les plateaux dégagés vers Nino ET surtout la cohue des groupes qui transforment le lac en aire de pique-nique géante dès 11 heures.
Bref, fichez-moi ça dans votre to-do !
Le Col de Vergio, un carrefour essentiel du GR20
On va couper court aux clichés : non, le Col de Vergio n’est pas juste un parking paumé avec un hôtel fatigué. Si vous pensez ça, vous n’avez rien compris au film ni à l’odeur de la résine dans les épingles du Valdu Niellu. Ici, on parle d’un carrefour d’histoires : chaque randonneur qui passe échange des regards complices, des infos sur le sentier ou des bobards de bivouac. Le Col marque la bascule : au Sud, on sort (presque) de la zone minérale et on commence à croire qu’on peut souffler ; au Nord, c’est là que les choses sérieuses reprennent avec Cinto et ses cailloux. Entre les deux, pause stratégique avant d’attaquer la suite – et franchement, ce n’est pas négociable.
"Le Col de Vergio est le lieu où les légendes du Nord croisent les récits du Sud. C’est le bistrot du GR20, le point de ravitaillement des âmes avant ou après l’effort. Le négliger, c’est manquer le cœur vibrant du sentier."
Allez hop, arrêtez d’hésiter : chaussez vos pompes et allez-y voir par vous-même… c’est pas en scrollant qu’on se fabrique des souvenirs ni des mollets.




