Avec ses 900km et ses 50.000m de dénivelé, le GR10 est sans doute l’un des itinéraires de trekking les plus mythiques qui soient. Mais aussi l’un des plus exigeants. Alors, on vous a préparé un guide ultra-complet pour vous aider à préparer (et à réussir) votre traversée des Pyrénées. Au programme :
- Une découpe complète des étapes
- Un zoom sur les incontournables
- Des conseils pratiques pour bien préparer votre aventure.
"On n’a jamais rien fait de plus ambitieux, fouillé et complet.
On vous explique comment traverser les Pyrénées à pied en 1500 mots."
Chapo : Avec ses 900km et ses 50.000m de dénivelé, le GR10 est sans doute l’un des itinéraires de trekking les plus mythiques qui soient. Mais aussi l’un des plus exigeants. Alors, on vous a préparé un guide ultra-complet pour vous aider à préparer (et à réussir) votre traversée des Pyrénées. Au programme :
- Une découpe complète des étapes
- Un zoom sur les incontournables
- Des conseils pratiques pour bien préparer votre aventure.
(Article sponsorisé par Simond)
Ah, le GR10… C’est pas juste une ligne sur une carte, c’est une promesse de liberté, une leçon d’humilité, et parfois, une bonne vieille galère racontée avec le sourire, bien sûr !
Bon, soyons clair : si vous débarquez ici pour savoir combien de kilomètres il faut avaler ou combien de calories vous allez brûler avant la prochaine fontaine d’eau potable, on n’est pas chez Décathlon. Le GR10, c’est une aventure qui ne se décrit pas en chiffres ni même en topo-guides (même s’ils finissent tous trempés au fond du sac — anecdote : j’ai déjà utilisé un topo pour caler ma tente sous l’orage, eh oui).
Là-bas, on ne marche jamais deux fois sur la même herbe écrasée : chaque randonneur trouve sa voie (souvent par erreur d’aiguillage), s’invente ses propres étapes et finit par reconnaître que le vrai luxe du GR10… c’est justement de s’égarer un peu.
Fichez-moi ça dans votre to-do avant la prochaine chute de neige : le GR10 n’est pas une marche sportive ou un exploit à cocher. C’est une expérience vivante, mouvante — parfois boueuse — dont on revient rarement comme on est parti. Et je ne parle pas seulement des ampoules aux pieds.
Le GR10 : Grande Traversée des Pyrénées étape par étape 🚶♂️
On ne commence pas une odyssée pyrénéenne sans un minimum de chaos organisé, alors accrochez-vous.
Qu'est-ce que le GR10 ? La colonne vertébrale des Pyrénées françaises
Le GR10, c’est quoi franchement ? Des chiffres, il y en a plein les brochures du syndicat d’initiative. Mais à mes yeux — et après avoir croisé un type qui faisait toute la traversée avec un simple sac banane (véridique, il planquait ses barres de céréales dans ses chaussettes, on reparlera du style vestimentaire plus tard) — le GR10 c’est tout sauf un sentier figé.
C’est la colonne vertébrale de nos Pyrénées françaises, oui, mais une colonne qui bouge, qui se tord sous les orages, qui s’adoucit dans le brouillard basque et qui vous recale l’ego à chaque col. On croit « faire » le GR10 ; en vrai, c’est lui qui nous fait et nous défait.
Voici ce qu'est le GR10 en résumé :
- Une traversée intégrale des Pyrénées françaises, d'Hendaye à Banyuls. Pas besoin de tout faire d’un coup ni dans le bon ordre !
- Un parcours qui varie selon le randonneur et la saison. Vous préférez la neige au printemps ou la caillasse brûlante de septembre ? Faites votre choix !
- Une invitation à découvrir la diversité des paysages et des cultures pyrénéennes. Un jour du fromage basque, le lendemain une omelette catalane sous l’orage… chacun ses priorités.
Gardez cela en tête avant la prochaine chute de neige : votre version du GR10 vous attend et ne ressemblera jamais à celle du voisin.
Le sens de la marche : d'Ouest en Est ou l'inverse ?
Le débat est intense, mais ma préférence va à l'Ouest vers l'Est (Hendaye → Banyuls). Commencer doucement dans les collines basques avant d'affronter les cols ariégeois et finir sur les crêtes catalanes au-dessus de la Méditerranée offre une progression intéressante. Cependant, si vous préférez commencer par le côté méditerranéen, c’est votre choix.
Combien de temps pour traverser le GR10 ?
Points clés sur la durée :
- En général, comptez entre 3 à 5 semaines pour une traversée complète.
- La durée dépend beaucoup du rythme personnel.
- Les pauses pour la météo, la santé ou les rencontres peuvent rallonger l’aventure.
- Certains préfèrent découper leur GR10 en tronçons annuels.
Une anecdote : un couple s’arrêtait chaque jour dès qu’ils voyaient un champignon rare, ce qui leur a valu une traversée en 78 jours, une collection impressionnante de champignons et de nombreux apéros improvisés avec des bergers.
Découpage du GR10 : étapes clés pour s'orienter et garder le moral 🗺️
Le GR10 n’est pas une autoroute balisée où il faut suivre un itinéraire strict. La vraie liberté commence dès que vous ouvrez la carte et créez votre propre parcours. Les brochures proposent souvent des découpages rigides, mais sur le terrain, l’improvisation prime, ce qui est une bonne chose.
Découpage classique : Hendaye à Banyuls-sur-Mer et variations

La version classique divise le GR10 en trois grandes sections :
- Pyrénées Occidentales : de Hendaye aux abords d’Arrens-Marsous, avec une ambiance basque.
- Pyrénées Centrales : entre Bigorre, Ariège et Couserans, où le dénivelé devient sérieux.
- Pyrénées Orientales : Cerdagne, Capcir jusqu’à Banyuls-sur-Mer avec vue sur la Méditerranée.
Certains découpent leur parcours selon leurs envies : par massif, vallées ou horaires de bus. L’essentiel est de créer son propre itinéraire, quitte à manquer une étape réputée mais à vivre des souvenirs uniques. Rangez l’ego dans le sac à dos.
Pyrénées Occidentales : Du Pays Basque au Parc National des Pyrénées
Le paysage est très vert ! On commence souvent trempé à cause de l’humidité basque, mais on découvre des villages d’un autre temps. Le sol herbeux est doux, sauf quand il glisse – souvenir d’une chute mémorable entre Bidarray et Saint-Étienne-de-Baïgorry, devant un troupeau hilare.
Points d'intérêt dans les Pyrénées Occidentales :
- Authenticité du Pays Basque et ses villages pittoresques.
- Vallée de la Nive et paysages verdoyants.
- Premiers contreforts et découverte du dénivelé.
- Entrée dans le Parc National des Pyrénées, sauvage et préservé.
Une anecdote : lors de mon premier passage à Saint-Jean-Pied-de-Port, un randonneur a fait demi-tour car il avait oublié son béret dans le bus. "Sans béret pas de Basque !" Chacun son rituel.
Pyrénées Centrales : Traversée de la Bigorre, Ariège et Couserans
Ici, les paysages changent radicalement. Fini les murets fleuris du Pays Basque, place aux hautes terres où chaque col est un défi. Les montées vers Gavarnie ou le Mont Valier sont raides, et le Couserans est sauvage, peu fréquenté et parfois difficile.
Plus d’un GPS a rendu l’âme sous l’orage ariégeois, accompagné de jurons colorés. Côté rencontres, attendez-vous à croiser un randonneur solo qui vous parlera météo pendant des kilomètres tout en préparant son repas lyophilisé.
Pyrénées Orientales : Cerdagne, Capcir jusqu'à la Méditerranée
Ces derniers kilomètres offrent un paysage minéral : soleil sur la rocaille blanche du Carlit, pentes desséchées du Capcir. L’air devient plus salin et le vent méditerranéen a une saveur particulière après plusieurs semaines de marche.
Les Pyrénées Orientales représentent le souffle de la Méditerranée qui caresse le visage après des semaines en montagne. Une récompense bien méritée ! Les paysages deviennent plus secs, la beauté reste, différente et plus âpre. Arriver à Banyuls mêle émotion et fierté. C’est la fin d’une aventure et le début d’une nouvelle histoire.
Ce découpage existe surtout dans les livres ou applications GPS. Sur le terrain, ce sera VOTRE découpage. Gardez cela en tête.
Étapes incontournables et leurs spécificités ⛰️
Du Pays Basque authentique aux cols mythiques : premiers pas sur le GR10

Le vrai départ du GR10 est souvent Hendaye, mais certains estiment que la magie commence à Saint-Jean-Pied-de-Port ou dans un bistrot d’Espelette, entre parts de gâteau basque et discussions avec des locaux connaissant la montagne mieux que votre GPS. Les étapes basques offrent un festival de petits villages et de crêtes herbeuses.
On traverse Bidarray, Biriatou, Urepel… Chaque village est authentique, parfois marqué par l’odeur du fromage. Les premiers cols, comme Izpegi ou Espalza, rappellent l’humidité persistante (chaussettes sèches interdites !). Anecdote : lors de ma première traversée du col d’Espalza, un papi m’a doublé en espadrilles avant de ramasser des piments. Ça remet en place.
Dans ces vallées verdoyantes du Pays Basque, j’ai compris que le GR10 allait me transformer. L’accueil, les sourires, et ces premiers cols font sentir vivant. Rangez l’ego dans le sac à dos, ici c’est le territoire des gens et de la nature.
Traversée des cirques de Gavarnie et Troumouse : carte postale grandeur nature
Vous pensez avoir tout vu en montagne ? Attendez d’arriver aux cirques de Gavarnie et Troumouse. Ces formations géologiques sculptées par la glace et l’eau offrent des murailles verticales impressionnantes. Les cascades au printemps sont hypnotisantes, et l’ambiance au lever du jour est surnaturelle.
À Gavarnie, j’ai croisé une équipe franco-néerlandaise venue « faire une photo rapide »… Trois heures plus tard, ils étaient toujours devant la cascade à débattre philosophie avec les marmottes.
Hauts sommets de l'Ariège : là où le vrai trek commence
Si vous pensiez avoir souffert avant l’Ariège, préparez-vous à revoir vos standards. Les distances s’allongent, les dénivelés peuvent dépasser 1900m, et les conditions varient entre poudreuse tardive et névés perfides. Les villages se font rares, la météo est capricieuse, et les sentiers parfois difficiles. Je me souviens d’un passage sous Brouquenat où mon GPS a abandonné.
Pour les étapes en Ariège, il est important d’avoir :
- Une bonne condition physique.
- Un équipement adapté à la haute montagne.
- Des cartes détaillées et une bonne lecture du terrain.
- Beaucoup de motivation !
C’est souvent ici que le déclic se fait : on devient humble ou on file commander une bière à Aulus-les-Bains en jurant de revenir mieux préparé (ce qui n’arrive jamais).
Montée vers le Mont Valier : défi pour les téméraires
Mont Valier : un nom qui impose le respect. L’étape jusqu’au sommet (2838m) cumule près de 1900m de dénivelé positif. La difficulté réside dans la longueur et quelques passages exposés. Peu de monde y monte, à part quelques traileurs téméraires. Anecdote : un randonneur a perdu son téléphone dans un névé et est redescendu sans, déclarant fièrement avoir allégé son sac de 200g.
Passage dans la réserve d'Orlu et le Carlit : Pyrénées-Orientales au meilleur de sa forme
Si vous avez tenu jusque-là sans trop souffrir des ampoules, bravo ! La réserve d’Orlu est un sanctuaire naturel où marmottes sifflent parmi des pins tordus par le vent. La montée vers le Carlit (2921m) est exigeante mais offre une vue sur de nombreux lacs cristallins, presque irréels après des heures de rocaille et pâturages brûlés par le soleil.
La réserve d'Orlu est une symphonie de la nature pyrénéenne. Le Carlit, avec ses lacs d'altitude, vous réveille et rappelle pourquoi vous êtes là. Ce n’est pas toujours facile, mais cela en vaut la peine.
Préparer votre GR10 : conseils pratiques et astuces 🎒
Il n’existe pas de matériel « parfait » pour le GR10. Mon sac, vos besoins et un peu de bon sens forment la vraie recette. Le randonneur ultraléger avec 4 kg sur le dos oublie souvent ses chaussettes de rechange et doit tout racheter au refuge — je l’ai vu plusieurs fois.
L'essentiel dans votre sac
- Chaussures de marche rodées (pas neuves, ni trop rigides, ni pour terrains extrêmes)
- Vêtements techniques superposables (système 3 couches : thermique, isolant, imperméable)
- Protection solaire complète : chapeau à large bord, lunettes bien fixées, crème solaire
- Trousse de premiers secours complète (et savoir ouvrir un pansement avec des doigts gelés)
- Lampe frontale (même si on ne marche pas la nuit, c’est utile)
- Matelas ou duvet léger pour bivouac (garnissage naturel conseillé, attention à l’humidité au Pays Basque)
Adaptez selon votre itinéraire et votre tolérance à l’odeur. Rappelez-vous que plus le sac est léger, plus le plaisir sur les crêtes est grand.
Hébergement : refuges, campings et bivouacs sauvages
Le GR10 propose une variété d’hébergements : refuges modernes avec piscine, gîtes rustiques où l’on partage la soupe. Réservez en haute saison, car la fréquentation est importante.
Le camping offre flexibilité et rencontres près des villages. Le bivouac sauvage est possible par endroits, mais demande discrétion et respect.
Topographie & dénivelé : vigilance requise
Comprendre le dénivelé :
- Le GR10 alterne montées et descentes parfois très exigeantes.
- Le cumul peut dépasser 1500m de dénivelé positif en une journée.
- Consulter le profil chaque matin évite les mauvaises surprises.
Le sentier sollicite fortement les mollets. Certains jours ressemblent à un yoyo : montée raide le matin, descente difficile avant midi, puis répétition l’après-midi. Certains tronçons sont surnommés « l’épluche-mollets ».
Météo & sécurité : prudence indispensable
Le temps dans les Pyrénées change rapidement. Orages soudains, brouillard épais même en été sont fréquents. Surveillez les bulletins locaux et consultez les montagnards, leur instinct est précieux.
Pour la sécurité, informez toujours quelqu’un de votre étape prévue. Gardez une couche chaude et coupe-vent dans votre sac, même par temps chaud.
Choisir son topo-guide : conseils pratiques
Les guides classiques comme ceux de FFRandonnée sont fiables, avec des cartes IGN solides. Vérifiez qu’ils sont à jour pour éviter les mauvaises surprises.
Eric Chaigneau propose aussi des guides appréciés pour leur ton et précision.
Combinez plusieurs sources : topo papier, forums, intuition personnelle.
- Privilégiez des guides détaillés avec cartes IGN actualisées.
- Vérifiez la date d’édition.
- Consultez les retours récents sur les forums spécialisés ou auprès d’autres randonneurs.
Le GR10 : une aventure humaine et une immersion pyrénéenne 🧡
Le GR10 est souvent vu comme un sentier ou une performance, mais c’est avant tout une aventure humaine. C’est le randonneur rencontré au col qui partage son fromage, le villageois qui remplit votre gourde avec un sourire, les soirées à refaire le monde sous un abri alors qu’il pleut dehors.
Le GR10, c’est :
- Des paysages impressionnants.
- Des défis physiques et mentaux.
- Des rencontres marquantes avec randonneurs et habitants.
- Une aventure qui transforme.
- Une histoire à raconter sans cesse.
Ce qui reste, ce ne sont pas les kilomètres, mais les moments partagés : galères collectives, encouragements dans la montée du Valier, confidences nocturnes sous un abri. On part pour se dépasser, on revient avec des visages, des voix, et le sentiment que la montagne a changé quelque chose. Ce n’est pas au parking qu’on rencontre ces personnes.