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Record GR20 homme 2025 : qui détient le meilleur temps et pourquoi c’est un exploit ?

En juin, Sébastien Raichon a explosé le record d’autonomie complète du GR20. Mais le record absolu est toujours détenu par Lambert Santelli. Explications.

13 min
Sports & Activités
26 November 2025 à 2h19

Le 22 juin dernier, Sébastien Raichon a réalisé un exploit majeur : parcourir le GR20 en 41h53, établissant ainsi le record en autonomie complète (sans assistance) sur ce sentier mythique corse. Cette performance est d’une difficulté exceptionnelle. Cependant, à ce jour, le record absolu du GR20 est toujours détenu par Lambert Santelli, avec un temps de 30h25, réalisé en juin 2021. Pourquoi ? Parce que ces deux records appartiennent à des catégories différentes : le premier en autonomie complète, le second avec assistance. Cette distinction est essentielle. Voici tout ce qu’il faut savoir sur les records du GR20, ainsi qu’un aperçu des hommes qui ont marqué l’histoire de ce sentier légendaire.

Soyons clairs : le record masculin actuel en autonomie complète est détenu par Sébastien Raichon avec un temps de 41h53, établi en juin 2023, oui, tout récemment ! Pour les amateurs de chiffres impressionnants : 180 km, 13 000 m D+, aucun ravitaillement, personne pour lui passer une flasque ou l’encourager. C’est ça, l’autonomie complète.

Sébastien Raichon : maître de l'autonomie sur le GR20, une performance exceptionnelle

Imaginez ce que cela implique : porter toute sa nourriture lyophilisée (déjà qu’en course, les sachets mal ouverts sont un calvaire...), filtrer son eau dans les ruisseaux (en espérant éviter la turista), gérer ses batteries GPS au milliwatt près... L’autonomie complète signifie avancer et survivre sans l’aide d’un staff logistique caché derrière un col. C’est l’essence même du FKT – Fastest Known Time, la référence ultime pour un chrono propre et officiel sur sentier.

Lambert Santelli : détenteur du record absolu, un chrono impressionnant

Face à Raichon, il y a l’homme-chronomètre : Lambert Santelli, détenteur du record absolu « avec assistance » en 30h25 (Calenzana-Conca, juin 2021). Dans cette catégorie, les ravitaillements sont présents à chaque point stratégique, un staff recharge les gels et masse les quadriceps. Ce n’est pas la même discipline, mais cela reste un exploit remarquable – il faut simplement être conscient des différences entre les modes.

Lambert Santelli en pleine action sur un segment technique du GR20 Corse

"Le GR20 ne pardonne rien. Chaque erreur se paie cash, mais c'est ce qui me motive à repousser mes limites ici." — Lambert Santelli

Comprendre les records : distinctions essentielles

Soyons précis : chaque record sur ce sentier corse doit clairement indiquer sa catégorie, sans quoi il perd toute valeur.

  • Autonomie complète :
    • Aucun ravitaillement extérieur autorisé (ni liquide, ni solide).
    • Gestion complète de son matériel et de son alimentation pendant tout le parcours.
    • Aucun soutien logistique humain ou motorisé.
  • Avec assistance :
    • Présence d’un staff à certains points pour remplir gourdes et fournir de la nourriture.
    • Possibilité de changer d’équipement ou de matériel durant la traversée.
    • Soutien moral et parfois soins rapides pour tenir debout quand la fatigue se fait sentir.

Soyons honnêtes : chacun a son défi, mais les règles sont importantes ! Que celui qui n’a jamais triché avec sa réserve de cacahuètes me jette la première pierre.

Le GR20, sentier d’extrêmes : ce qui fascine les ultra-traileurs en Corse

Le GR20 n’est pas une simple randonnée du dimanche pour collectionneurs de badges. Avec ses 180 kilomètres et 13 000 mètres de D+, il affiche un profil impressionnant. Pourtant, ces chiffres ne racontent qu’une partie de l’histoire.

Distance et dénivelé du GR20 : un défi impitoyable pour l’endurance

Sur le papier, c’est déjà exigeant. Mais une fois sur la roche corse, on comprend que le véritable juge est le terrain :

  • Des dalles glissantes au petit matin, verglacées par la rosée ou l’orage nocturne.
  • Des éboulis traîtres qui roulent sous les pieds comme des billes malicieuses – là où même les bâtons incassables grincent des dents !
  • Des passages où il faut grimper à quatre pattes, car le centre de gravité ne tient pas debout sur l’arête.

On oublie presque d’admirer la vue, tant chaque mètre avalé coûte cher en énergie. Ce sentier est un véritable laboratoire d’endurance : celui qui néglige sa portance ou sous-estime le dénivelé positif est rapidement hors course. Pour en savoir plus sur ces chiffres et bien préparer votre aventure, consultez notre guide détaillé sur la distance et le dénivelé du GR20 : chiffres clés, difficultés et conseils pour réussir votre trek.

Sentier technique du GR20 avec dalles rocheuses et pierriers sous ciel menaçant

Les pièges du parcours : technicité et météo capricieuse

Le véritable défi du GR20 ne réside pas seulement dans la force physique, mais aussi dans la capacité à lire un balisage parfois trompeur. Je me rappelle un matin où j’ai suivi un cairn douteux et me suis retrouvé dans une ravine couverte de myrtilles. Revenons à nos bouquetins !

Les passages techniques sont nombreux : mains posées sur les rochers dans les couloirs étroits ; des "épaules herbeuses" glissantes comme du savon après quelques gouttes de pluie ; des crêtes acérées où le vent essaie littéralement de vous arracher le sac.

Et puis il y a la météo corse, célèbre pour sa rapidité de changement : on part avec un lever de soleil, et vingt minutes plus tard, c’est brouillard épais, orage violent ou neige poudreuse qui menace vos batteries GPS et votre moral. J’ai vu des trailers passer du t-shirt au gore-tex renforcé en un clin d’œil.

Le GR20 ne se dompte pas, il se négocie mètre par mètre. Il faut savoir mettre son ego de côté.

Des pionniers aux légendes : ceux qui ont marqué l’histoire du GR20

Les précurseurs : les débuts du GR20 en mode chrono

Avant que le terme "FKT" ne devienne courant sur les forums et réseaux sociaux, quelques passionnés ont tenté la traversée en mode chrono. Pierrot Griscelli et Guy Genovesi furent les premiers à relever ce défi en 1988, bouclant le parcours en 56 heures. À cette époque, pas de montre GPS ni de gels lyophilisés, seulement une carte froissée et un couteau corse dans la poche.

L’histoire ne le précise pas, mais on imagine aisément des bivouacs sommaires sous la pluie, comme cette nuit où Griscelli aurait grelotté faute de coupe-vent. Résultat : une toux persistante au matin et un départ retardé de deux heures — c’est ça, être pionnier sans assistance ni réseau.

Pionniers du GR20 :
- Pierrot Griscelli & Guy Genovesi — 1988 : 56h (premier record documenté)
- Quelques locaux anonymes (années 90) — motivés mais peu médiatisés

François D'Haene, Xavier Thévenard, Kilian Jornet : géants de l'ultra-trail sur le GR20

Quand ces athlètes arrivent, ce n’est pas pour plaisanter ! On passe des légendes locales à l’élite mondiale de l’ultra. Kilian Jornet, en 2009, marque un tournant avec un temps express de 32h54 – à l’époque, il n’était pas encore une légende universelle, mais cela a électrisé le milieu.

Puis vient Guillaume Peretti (2014), Corse pur jus, qui réalise un temps local de 32h00, rappelant aux continentaux qui règne sur ces pierriers. Le véritable choc survient en 2016 avec François D'Haene qui pulvérise tout en 31h06. La planète trail parle corse pendant une semaine ! Quant à Xavier Thévenard, habitué des dénivelés, il s’invite aussi sur le sentier pour repousser ses limites.

"Le vrai record ? C’est celui où tu tiens debout après avoir vomi trois fois dans Bocca di Foggiale."

Guillaume Peretti et Erik Clavery : performances remarquables

Il serait injuste d’oublier des coureurs comme Erik Clavery, qui malgré un palmarès international impressionnant, a été remis à sa place par l’humidité corse – ici, même les champions doivent parfois avaler leur lot de cailloux ! De même pour ceux qui pensaient avaler le sentier en mode express… chaque tentative sur ce sentier corse est une odyssée unique, avec ses hauts et ses bas.

Chacun laisse sa trace : Peretti, le héros local ; Clavery, l’homme-orchestre du trail ; et bien d’autres dont les noms restent parfois inconnus… Sur le GR20, parfois, finir vaut tous les records.

Chronologie illustrée des records masculins mythiques sur le GR20 Corse depuis 1988

Préparer l’exploit : les clés des recordmen du GR20

Décrocher un FKT sur le GR20 ne se résume pas à avoir des mollets puissants ou à prendre un selfie au sommet du Monte Cinto. C’est une question d’obsession logistique, d’entraînement précis et d’une forte capacité mentale à gérer l’inconfort prolongé. Voici une analyse détaillée.

Entraînement physique et mental : repousser ses limites

L’entraînement physique pour un FKT sur le GR20 est exigeant : accumuler du dénivelé positif, travailler sa portance sur terrain technique, enchaîner les sorties où les quadriceps souffrent à chaque pierrier. Les séances intenses sur sentiers escarpés sont indispensables, mais il faut aussi intégrer des blocs d’entraînement extrêmes comme la Chartreuse Terminorum ou le Tor des Glaciers. Ces expériences forgent le mental face à la montagne, la pluie, les hallucinations et la faim intense.

Il faut être conscient que tout se joue dans la tête. Les meilleurs chronométreurs consacrent plus de temps à développer leur résilience mentale – gestion du doute, visualisation des passages clés, anticipation des baisses de régime – qu’à compter leurs performances sur Strava. Ce n’est pas en restant au parking qu’on verra les chamois ni qu’on se forge un mental d’acier.

Conseil d'expert : la visualisation et la gestion de la douleur sont essentielles pour les ultra-traileurs du GR20.

L’équipement pour le FKT : allier légèreté et performance

Sur 180 km et 13 000 m D+, chaque gramme compte. Il faut s’équiper comme pour une mission sur Mars : sac minimaliste (5-8L), bâtons incassables en carbone, chaussures cramponnées adaptées aux éboulis, et un système de filtration d’eau fiable, car les ruisseaux corses ne pardonnent pas. Côté nutrition : gels, barres compactes et lyophilisés adaptés pour prévenir l’hypoglycémie.

Équipement FKT ultra-léger optimisé pour le GR20 avec sac minimaliste, bâtons carbone, chaussures montagne et flasques

Le conseil : ne rien prendre au hasard. Pas de gadgets inutiles ni de t-shirt souvenir "Finisher 2014" dans le sac… uniquement le strict nécessaire technique.

Stratégie de course : gérer l’effort et le manque de sommeil

Le point crucial : comment éviter de devenir un zombie avant Vizzavona ? La gestion du rythme est très précise – alternance course/marche selon le profil et la fatigue musculaire, micro-pauses chronométrées (ravitaillement express en 3 minutes), auto-contrôle régulier (hydratation, énergie, lucidité).
Le vrai défi ? Le sommeil quasi inexistant. Certains tentent une micro-sieste cachée derrière un rocher ; d’autres avancent sans pause jusqu’à ce que le balisage devienne flou… « C’est là qu’il faut mettre l’ego de côté et écouter son corps, même s’il crie de fatigue ! »

Checklist stratégique pour réussir un FKT sur le GR20 :
- Fractionner intelligemment effort, course et marche selon le terrain
- Hydratation régulière avec filtration d’eau indispensable
- Nutrition adaptée à l’effort ultra-long (équilibre salé et sucré)
- Limiter les pauses, mais ne jamais négliger un coup de fatigue sévère
- Anticiper les troubles cognitifs liés au manque de sommeil (prévoir des points de repère faciles)
- Accepter que parfois, finir debout vaut mieux qu’une place sur Strava !

Le GR20, au-delà du chrono : l’esprit de la montagne corse

L’aventure humaine avant la performance

Si l’on ne se concentrait que sur les chiffres, on passerait à côté de l’essentiel. Le GR20 n’est pas qu’un chrono, c’est une rencontre avec soi-même et la nature sauvage de la Corse. Les paysages coupent le souffle sans même avoir grimpé un mètre de dénivelé : forêts impénétrables, épaules herbeuses suspendues au-dessus de la mer, lacs glaciaires cachés au détour d’une crête… On en prend plein les yeux et on se retrouve face à soi-même.

Le sentier ne cherche ni applaudissements ni likes : chaque pas posé sur ces pierres brûlantes ou sous le vent glacial compte. Ce n’est pas réservé à ceux qui battent des FKT : que vous marchiez quinze jours ou traversiez en 40 heures, c’est votre victoire personnelle.

Anecdote : un soir, trempé jusqu’aux os après une tempête dans les aiguilles du nord, je suis arrivé au refuge. Un berger m’a accueilli en offrant son pain rassis et en plaisantant sur mes mollets « d’homme pressé ». Ce moment restera gravé bien plus longtemps qu’un segment Strava. Les vrais records se mesurent parfois au sourire partagé après dix heures dans le brouillard.

Randonneurs contemplant le coucher de soleil sur une épaule herbeuse du GR20

Leçons de la montagne : humilité et dépassement de soi

Ici, pas question d’étaler son CV Strava ou sa médaille UTMB. Sur le GR20, la montagne rappelle rapidement qui commande et pourquoi l’humilité est essentielle. L’obsession de la performance pure peut faire manquer le meilleur – un lever de soleil improbable sur des crêtes désertes ou la furtive apparition d’un chamois quand on est déjà épuisé.

La réalité ? Ce n’est pas en restant au parking qu’on verra les chamois. Il faut oser sortir de sa zone de confort et accepter que c’est souvent dans l’imprévu – une portion perdue sous la pluie ou un bivouac improvisé – que naît le véritable dépassement.

La montagne enseigne surtout ceci : ton plus grand adversaire n’est pas devant, mais bien entre tes deux oreilles. Accepter d’être petit dans ces espaces immenses… voilà peut-être le seul record qui mérite d’être battu.

Nouveaux records en vue : qui relèvera le défi du GR20 ?

Les chronos tombent, mais la légende du GR20 ne s’arrête jamais. Chaque saison, des passionnés arrivent pour tenter leur chance sur le FKT. Dernière performance marquante : Sébastien Raichon, qui a explosé le chrono solo en autonomie complète. Sur les forums et Instagram, certains promettent déjà de s’aligner au prochain créneau météo favorable. L’histoire continue, entre orages et pierres traîtresses.

Qui sera le prochain à tenter sa chance ? Côté performances féminines, les hommes doivent rester vigilants : Anne-Lise Rousset (36h53 assistée) a impressionné en 2022, et Émilie Lecomte s’en est approchée quelques années plus tôt. Le GR20 n’appartient pas qu’aux hommes en quête de records. Les prochaines tentatives pourraient être féminines ou signées par des anonymes surprenants.

Notez-le dans votre to-do avant la prochaine chute de neige : le GR20 est une histoire toujours en cours, qui ne s’écrit pas au chaud sur un canapé, mais en sentant la Corse sous ses pieds. Allez, lancez-vous !

Vue inspirante sur les crêtes du GR20 au lever du soleil avec un coureur solitaire
Le GR20 est une aventure accessible à tous, chacun à son propre rythme. Préparez-vous soigneusement et lancez-vous !
Record GR20 homme 2025 : qui détient le meilleur temps et pourquoi c’est un exploit ?

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